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L’évolution du réseau consulaire de la République populaire de Chine (1949-2024)

Passants devant un grossiste chinois, Yokohama, Japon, 1970 (fonds André Travert, Archives diplomatiques)

Ce billet a pour objectif de fournir un aperçu préliminaire des consulats établis par la République populaire de Chine (RPC) à l’étranger depuis sa fondation en octobre 1949. Cette période de 75 ans est divisée en quatre parties, correspondant à différentes phases dans l’évolution du réseau. Notre présentation est agrémentée de tableaux et figures chronologiques, résumant les tendances d’évolution et l’ensemble des consulats et consulats généraux implantés dans différentes villes étrangères entre 1949 et 2024. L’année de fin de service de chaque poste consulaire est systématiquement indiquée dans la colonne des commentaires en cas de fermeture du poste, qu’elle soit provisoire ou définitive, au moment de la rédaction de ce billet en janvier 2025.

  1. Les « consulats éphémères » aux débuts de la République populaire (1949-1965)

Au cours des premières années du nouveau régime, le service consulaire de la Chine populaire est marqué, dès le début de son existence, par une forte instabilité. Les fréquentes créations et suppressions de postes attestent, en effet, de tensions importantes au sein des sphères de décision et/ou dans les relations diplomatiques entre Pékin et le monde environnant.

Un tout premier élan impulsé entre 1949 et 1955 conduit, en l’espace de sept ans, à la création de 12 consulats et consulats généraux. Ces postes sont essentiellement implantés dans des pays d’Asie – à la seule exception du consulat général à Genève, établi à l’occasion de la participation du premier ministre Zhou Enlai (1898-1976) à la Conférence tenue dans cette ville en 1954 – parmi lesquels figuraient notamment l’Indonésie (4 postes), alors sous le régime pro-communiste de Soekarno, la partie asiatique de l’Union soviétique (3 postes), ainsi que l’Inde (2 postes), qui menait à cette époque une politique sinophile. Les deux autres consulats étaient répartis à Haiphong, Vietnam du Nord, et à Lashio, Birmanie[1].

Ces premières initiatives s’avèrent presque toutes éphémères. Les trois consulats généraux en Union soviétique, établis en 1950, fonctionnent moins de trois ans, et il faut attendre 1986 pour qu’un nouveau consulat chinois soit créé sur le territoire du leader des pays socialistes, cette fois à Léningrad[2]. Le consulat général à Haiphong, quant à lui, existe pendant quatre ans[3]. Les consulats généraux indiens et les consulats indonésiens ferment respectivement en 1962 et 1965, à la suite de la guerre sino-indienne dans la région himalayenne pour les premiers, et des massacres survenus au moment de la transition de pouvoir de Soekarno à Soeharto, ciblant, entre autres, la communauté chinoise et les communistes, pour les seconds. Le poste à Jakarta, seul consulat général implanté dans une capitale dans l’histoire de la RPC, cesse ses activités en même temps que l’ambassade de Chine en Indonésie au moment de la rupture diplomatique entre les deux pays en 1967.

À partir de 1955, les créations de consulats se font plus rares et sont limitées uniquement aux pays du bloc de l’Est et socialisants. On ne recense que deux nouveaux postes pour la décennie 1955-1965 : à Gdansk (Pologne), créé en 1958, et à Phongsaly (Laos), en 1961, année de l’établissement des relations diplomatiques sino-laotiennes. Pour la même période, deux autres consulats généraux apparaissent à Damas et Zanzibar. Ils résultent toutefois de la transformation d’ambassades déjà existantes, reflétant davantage les changements survenus dans les pays d’accueil que les décisions de Pékin[4]. L’année 1955 coïncide avec le début d’une politique de recul en matière de protection consulaire. Plutôt que de contribuer au développement de son réseau consulaire parmi les diasporas chinoises, l’État encourage explicitement ses ressortissants à se naturaliser dans leur pays d’accueil[5]. Cette politique perdure tout au long des vagues de persécution anti-chinoise survenues en Inde, Indonésie et dans les pays d’Indochine, dans les années 1960 et 1970, et le rôle du gouvernement se borne alors à accueillir les Chinois fuyant leur pays de résidence pour chercher refuge dans leur patrie[6].

Les fermetures de postes consulaires demeurent fréquentes tout au long de la période 1949-1965. En fait, l’année 1965 peut être considérée comme un tournant, dans la mesure où les consulats établis antérieurement à cette date sont rares à continuer d’exister après celle-ci. Parmi les 16 consulats apparus sur ces 16 années, on ne constate que quatre « survivants » : Genève, Gdansk (qui subit pourtant une fermeture provisoire de trois ans entre 1962 et 1965), Phongsaly (fermé en 1976) et Zanzibar. De ce fait, le nombre des consulats de la RPC reste faible, sans jamais dépasser 11 postes, chiffre atteint en 1958.

Dates de création et de fermeture

Ville

Statut

État souverain

Commentaires

1950-1951

Vladivostok

Consulat général

URSS

Restauré en 2016

1950-1952

Tchita

Consulat général

URSS

 

1950-1953

Almaty

Consulat général

URSS

Restauré en 2008

1950-1962

Calcutta

Consulat général

Inde

Restauré en 2007

1951-1967

Jakarta

Consulat général

Indonésie

 

1951-1965

Medan

Consulat

Indonésie

Restauré en 2011

1951-1965

Banjarmasin

Consulat

Indonésie

 

1951-1965

Makassar

Consulat

Indonésie

 

1953-1962

Mumbai

Consulat général

Inde

Restauré en 1992

1954-présent

Genève/Zurich

Consulat général

Suisse

Transféré de Genève à Zurich en 1988

1955-1959

Haiphong

Consulat

RDVN/Vietnam

 

1955-1964

Lashio/Mandalay

Consulat général

Birmanie

Transféré de Lashio à Mandalay en 1962

1958-1961

Damas

Consulat général

République arabe unie

Ambassade en Syrie avant 1958 et après 1961

1958-2024

Gdansk

Consulat général

Pologne

Fermé entre 1962 et 1965, puis en 2024

1961-1976

Phongsaly

Consulat général

Laos

 

1964-présent

Zanzibar

Consulat

Tanzanie

Anciennement ambassade au Zanzibar ; érigé en consulat général en 1999

Tableau 1. Liste des consulats établis par la PRC entre 1949 et 1965

  1. Les années de stagnation sur fond de concurrences diplomatiques Pékin-Taipei (1966-1983)

La révolution culturelle qui débute en 1966 marque, certes, une décennie de grands bouleversements dans l’histoire contemporaine, entraînant, par exemple, la fermeture de nombreux consulats étrangers en Chine[7]. Cependant, la même date coïncide avec le commencement d’un demi-siècle de stabilité relative pour la gestion des consulats chinois à l’étranger. Après la fermeture du consulat général à Jakarta mentionné précédemment, on ne recense qu’un seul cas de suppression de poste (à Phongsaly, en 1976) pour la période de 1967 à 2014.

Cette stabilité va de pair avec une relative stagnation. Hormis les deux consulats généraux créés durant les premières semaines de la révolution culturelle, au Pakistan et en Égypte, le réseau consulaire de Pékin enregistre une croissance nulle de septembre 1966 à novembre 1974. Le nombre de consulats n’évolue que fort peu, oscillant entre 5 et 7 pour la même période. Cette inertie perdure tout au long des années 1970 et bien au-delà de la révolution culturelle. Pékin a eu beau normaliser ses relations avec certains membres clé du bloc de l’Ouest à partir de 1970, tels que le Canada, les États-Unis et le Japon, et remplacer la République de Chine (RDC, Taïwan) au sein de l’Organisation des Nations Unies en 1971, le réseau consulaire de la RPC ne connaît que quelques ajouts ponctuels entre 1974 et 1983 : 7 nouveaux consulats généraux sont créés au Canada (1 poste, en 1974), au Japon (2 postes, à partir de 1976), aux États-Unis (3 postes, à partir de 1979) et en Australie (1 poste, en 1980), portant le nombre des consulats de 6, en 1973, à 12, à la fin 1983.

Ces avancées s’inscrivent dans le contexte de la compétition diplomatique entre les deux régimes chinois, dont la RPC sort victorieuse. Jusqu’en 1972, la RDC occupe une place majeure dans la protection des Chinois à l’étranger, maintenant entre 20 et 25 consulats pour la période 1952-1972, contre 5 à 11 du côté de la RPC. Toutefois, pour des raisons idéologiques, l’établissement d’un consulat chinois dans un pays étranger, que ce soit du côté de Pékin ou de Taipei, est systématiquement conditionné par la non-reconnaissance du régime ennemi par le gouvernement du pays d’accueil[8]. En conséquence, les services consulaires des deux régimes ne se croisent quasiment pas. Le tableau suivant résume l’ensemble des pays où l’un des deux régimes a établi au moins un consulat entre 1952 et 1970.

Pays

RPC

RDC

Thaïlande

 

Japon

 

Laos (en guerre civile)

Inde

 

Indonésie

 

Malaisie

 

Philippines

 

Birmanie

 

Vietnam du Nord

 

Vietnam du Sud

 

Pakistan

 

République arabe unie

 

Arabie saoudite

 

États-Unis

 

Canada

 

Égypte

 

Afrique du Sud

 

Tanzanie

 

URSS

 

Suisse

 

Timor (Portugal)

 

Italie

 

Tahiti (France)

 

Australie

 

Brésil

 

Mexique

 

Tableau 2. Les pays où la RPC ou la RDC a établi un consulat entre 1952 et 1970[9]

De ce fait, la timide expansion du réseau consulaire de la RPC à partir de 1974 consiste, dans une première phase, en une passation de pouvoir entre des consuls accrédités par l’un ou l’autre des deux régimes. Par ailleurs, la conquête de ces diasporas par la RPC ne s’explique pas uniquement par la déchéance de Taipei sur la scène internationale. Les diasporas chinoises elles-mêmes auraient également joué un rôle majeur dans cette alternance du pouvoir. Le cas des consulats chinois au Japon, par exemple, met en lumière l’importance des rivalités au sein de la communauté chinoise, divisée, bien avant l’arrivée d’un consul désigné par Pékin, entre un clan pro-RDC et un clan pro-RPC[10].

Victime de sa propre idéologie sino-centrique, le régime de Taipei est contraint de fermer l’ensemble des consulats implanté dans un pays dès lors que le gouvernement de celui-ci reconnaît la République populaire. Le réseau consulaire de la RDC est ainsi progressivement réduit à une taille insignifiante au cours des années 1970 et 1980, parallèlement à l’émergence de Pékin sur la scène internationale. Le 1er août 1979, la Chine populaire devient État partie à la Convention de Vienne sur les relations consulaires, marquant une nouvelle étape dans son intégration au « concert des nations ». Toutefois, il faudra attendre 1984 pour que les consulats de la RPC connaissent un nouvel essor.

  1. Les années de croissance exponentielle (1984-2014)

Les trente années de 1984 à 2014 sont marquées par une expansion hors du commun des consulats de Chine à l’étranger. Le nombre de postes est multiplié par huit, passant de 12, au début de 1984, à 92, à la fin de 2014, soit une augmentation annuelle de 2,7. Les années 1984, 1985, 1986 et 1987 méritent une attention particulière, car en moins de trois ans, 17 nouveaux consulats généraux sont implantés dans 14 pays, couvrant l’ensemble des continents du monde. Cette croissance exceptionnelle fait écho, du moins dans un premier temps, à la politique d’ouverture prônée par Deng Xiaoping (1904-1997), vice-premier ministre et leader suprême de facto de la RPC. En février 1984, trois mois avant l’arrivée du premier consul de Chine à Hambourg, Deng vient de proposer l’augmentation du nombre de villes chinoises ouvertes au commerce étranger de 4 à 18. À partir du mois de mai, la Chine, qui a conclu entre 1979 et 1981 une série de conventions bilatérales concernant la création de consulats réciproque, commence soudainement à faire valoir son droit de créer les consulats dans les villes étrangères correspondantes. Dans le même temps, de nouvelles conventions de ce type se succèdent, ouvrant la voie à une politique consulaire plus ambitieuse.

La répartition géographique des 81 consulats créés entre 1984 et 2014 révèle une orientation privilégiée vers les villes asiatiques et européennes. On en dénombre 33 pour l’Asie, 23 pour l’Europe, 7 pour l’Afrique, 7 pour l’Amérique du Sud, 6 pour l’Amérique du Nord et 5 pour l’Océanie. À la fin 2014, la Chine possède trois consulats ou plus dans 12 pays, ce qui témoigne du dynamisme dans ces échanges bilatéraux : Japon (6), États-Unis (5), Australie (4), Canada (4), France (4), Russie (4), Brésil (3), Corée du Sud (3), Allemagne (3), Indonésie (3), Royaume-Unis (3) et Thaïlande (3).

Il ne faut toutefois pas de perdre de vue une période de pause qui va de fin 1998 à l’été 2003, correspondant chronologiquement au mandat de Zhu Rongji (1928- ) en tant que premier ministre. Le service consulaire de Chine ne connaît aucune création de consulat au cours de ces cinq années. Cette nouvelle phase de stagnation est probablement liée à l’ambitieuse réforme administrative menée par Zhu, visant, entre autres objectifs, à réduire de 47% le personnel du Conseil des Affaires de l’État (le gouvernement)[11].

  1. Les dix dernières années : ralentissement et réorganisations (2015-2024)

L’année 2015 ouvre une période de ralentissement en termes de création de nouveaux consulats. À partir de 2017, un poste au maximum est créé chaque année. Aucun nouveau consulat est établi en 2019, 2020 et 2021. Le nombre des postes atteint son apogée en 2016, culminant à 96, avant d’enregistrer une diminution – la première depuis 1966 –, pour s’établir à 91 à la fin 2024.

 

Figure 1. Évolution du nombre de consulats chinois à l’étranger

La baisse du nombre de consulats résulte essentiellement de la fermeture de certains postes. Cette mesure peut paraître étonnante au regard des usages du ministère au cours des dernières décennies. La fermeture du consulat de Toamasina en 2015 intervient 39 ans après le dernier cas similaire, soit celui de Phongsaly en 1976[12]. Le consulat de Toamasina, créé en mai 1996, est fermé à titre « provisoire » selon les informations du site officiel du ministère. Au moment de la rédaction de ce billet, ce consulat demeure inactif. Jusqu’à la fin 2024, dix autres postes ont cessé leurs activités, également de manière « provisoire », incluant un consulat au Cameroun et neuf consulats généraux, répartis en Roumanie, Colombie, Turquie, Ukraine, Pologne, Guinée équatoriale, au Kirghizistan, Chili et aux États-Unis. Ils sont également inactifs à l’heure actuelle.

Figure 2. Nombres de consulats créés et supprimés par année

Ces mesures semblent s’inscrire dans une logique de réorganisation. Parmi les 11 cas de suppression, seuls deux ont officiellement répondu à une exigence extérieure : le consulat général à Houston est fermé en 2020 à la demande de Washington ; celui d’Odessa, quant à lui, est évacué en 2022 en raison de la guerre en Ukraine. La fermeture des 11 postes, de surcroît, s’accompagne de la création de 10 postes au cours de la même période, parmi lesquels figurent essentiellement des villes riveraines des Nouvelles Routes de la Soie, terrestres ou maritimes : Kota Kinabalu, Penang, Kazan, Vladivostok, Da Nang, Davao[13], Bandar Abbas, Bassora et Aktioubé.

En janvier 2025, la Chine compte au total 91 consulats et consulats généraux actifs, parmi lesquels 39 se trouvent en Asie, 25 en Europe, 9 en Amérique du Nord, 7 en Océanie, 6 en Afrique, et 5 en Amérique du Sud. Hormis ceux-ci, 11 postes consulaires demeurent inactifs, officiellement fermés à titre provisoire. Les pays où la Chine maintient le plus de consulats : le Japon (6), la Russie (6), l’Australie (5), les États-Unis (5), la France (5) et le Canada (4).

Date de création

(mois et année)

Ville

Statut

État souverain

Commentaires

08/1966

Karachi

Consulat général

Pakistan

 

08/1966

Saïd/Alexandrie

Consulat général

Égypte

Transféré de Saïd à Alexandrie en 1968

11/1974

Vancouver

Consulat général

Canada

 

03/1976

Osaka

Consulat général

Japon

 

11/1979

Houston

Consulat général

États-Unis

Fermé en 2020

12/1979

San Francisco

Consulat général

États-Unis

 

03/1980

Sydney

Consulat général

Australie

 

09/1980

Sapporo

Consulat général

Japon

 

12/1981

New York

Consulat général

États-Unis

 

05/1984

Hambourg

Consulat général

RFA/Allemagne

 

09/1984

Guayaquil

Consulat général

Équateur

 

12/1984

Toronto

Consulat général

Canada

 

05/1985

Fukuoka

Consulat général

Japon

 

05/1985

Nagasaki

Consulat général

Japon

 

06/1985

Milan

Consulat général

Italie

 

07/1985

Chicago

Consulat général

États-Unis

 

07/1985

Istanbul

Consulat général

Turquie

 

08/1985

Tijuana

Consulat général

Mexique

 

11/1985

Sao Paulo

Consulat général

Brésil

 

12/1985

Constanza

Consulat général

Roumanie

Fermé en 2017

12/1985

Marseille

Consulat général

France

 

06/1986

Manchester

Consulat général

Royaume-Uni

 

09/1986

Melbourne

Consulat général

Australie

 

12/1986

Léningrad

Consulat général

URSS/Russie

 

01/1987

Chongjin

Consulat général

Corée du Nord

 

03/1987

Barcelone

Consulat général

Espagne

 

03/1988

Los Angeles

Consulat général

États-Unis

 

02/1989

Dubaï

Consulat général

Émirats arabes unis

 

06/1990

Aden

Consulat général

Yémen

Anciennement ambassade au Yémen du Sud

06/1990

Barranquilla

Consulat général

Colombie

Fermé en 2017

01/1991

Chiang Mai

Consulat général

Thaïlande

 

05/1992

Santa Cruz de la Sierra

Consulat général

Bolivie

 

06/1992

Auckland

Consulat général

Nouvelle-Zélande

 

06/1992

Rio de Janeiro

Consulat général

Brésil

 

09/1992

Khabarovsk

Consulat général

Russie

 

10/1992

Bratislava

Consulat général

Tchécoslovaquie

Transformé en ambassade en 1993

12/1992

Mumbai

Consulat général

Inde

 

04/1993

Djeddah

Consulat général

Arabie saoudite

 

05/1993

Ho Chi Minh

Consulat général

Vietnam

 

09/1993

Busan

Consulat général

Corée du Sud

 

12/1993

Douala

Consulat

Cameroun

Fermé en 2017

05/1994

Perth

Consulat général

Australie

 

07/1994

Mandalay

Consulat général

Birmanie

 

07/1994

Songkhla

Consulat général

Thaïlande

 

08/1994

Kuching

Consulat général

Malaisie

 

10/1995

Cebu

Consulat général

Philippines

 

05/1996

Toamasina

Consulat

Madagascar

Fermé en 2015

04/1997

Göteborg

Consulat général

Suède

 

06/1997

Munich

Consulat général

Allemagne

 

11/1997

Édimbourg

Consulat général

Royaume-Uni

 

12/1997

Iquique

Consulat général

Chili

Fermé en 2024

04/1998

Strasbourg

Consulat général

France

 

06/1998

Florence

Consulat général

Italie

 

10/1998

Calgary

Consulat général

Canada

 

11/1998

Le Cap

Consulat général

Afrique du Sud

 

11/1998

Johannesburg

Consulat général

Afrique du Sud

 

11/1998

Durban

Consulat général

Afrique du Sud

 

08/2003

Lagos

Consulat général

Nigéria

 

10/2004

Iekaterinbourg

Consulat général

Russie

 

11/2004

Francfort

Consulat général

Allemagne

 

08/2005

Nagoya

Consulat

Japon

Érigé en consulat général en 2007

04/2006

Odessa

Consulat général

Ukraine

Fermé en 2022

05/2006

Surabaya

Consulat général

Indonésie

 

10/2006

Papeete

Consulat

Polynésie française

 

01/2007

Laoag

Consulat

Philippines

 

02/2007

Brisbane

Consulat général

Australie

 

07/2007

Lyon

Consulat général

France

 

09/2007

Calcutta

Consulat général

Inde

 

10/2007

Irkoutsk

Consulat général

Russie

 

12/2008

Almaty

Consulat général

Kazakhstan

 

05/2009

Gwangju

Consulat général

Corée du Sud

 

08/2009

Saint-Denis (Réunion)

Consulat général

France

 

06/2010

Niigata

Consulat général

Japon

 

04/2011

Montréal

Consulat général

Canada

 

05/2011

Christchurch

Consulat général

Nouvelle-Zélande

 

09/2011

Medan

Consulat général

Indonésie

 

07/2012

Jeju

Consulat général

Corée du Sud

 

07/2012

Och

Consulat général

Kirghizistan

Fermé en 2019

08/2012

Khon Kaen

Consulat général

Thaïlande

 

09/2013

Zamyn-Üüd

Consulat général

Mongolie

 

10/2013

Louang Prabang

Consulat général

Laos

 

10/2013

Willemstad

Consulat général

Curaçao (Pays-Bas)

 

10/2013

Bata

Consulat général

Guinée équatoriale

Fermé en 2024

04/2014

Izmir

Consulat général

Turquie

Fermé en 2019

05/2014

Recife

Consulat général

Brésil

 

07/2014

Denpasar

Consulat général

Indonésie

 

10/2014

Erbil

Consulat général

Iraq

 

10/2014

Düsseldorf

Consulat général

Allemagne

 

12/2014

Lahore

Consulat général

Pakistan

 

12/2014

Belfast

Consulat général

Royaume-Uni

 

01/2015

Kota Kinabalu

Consulat général

Malaisie

 

07/2015

Penang

Consulat général

Malaisie

 

09/2015

Adélaïde

Consulat général

Australie

 

09/2016

Kazan

Consulat général

Russie

 

12/2016

Vladivostok

Consulat général

Russie

 

03/2017

Da Nang

Consulat général

Vietnam

 

03/2018

Davao

Consulat général

Philippines

 

12/2022

Bandar Abbas

Consulat général

Iran

 

10/2023

Bassora

Consulat général

Iraq

 

07/2024

Aktioubé

Consulat général

Kazakhstan

 

Tableau 3. Liste chronologique des consulats établis par la RPC entre 1966 et 2024

Conclusion

Le réseau consulaire de la RPC évolue de manière différente selon les périodes. Il a connu une période mouvementée durant les années 1950 et 60, caractérisée par des créations et des fermetures fréquentes de postes consulaires, avant d’amorcer une phase de stagnation vers 1966. Les consulats de la République populaire connaissent un premier développement au cours des années 1970, lorsqu’ils remplacent les consulats de Taipei auprès de certaines diasporas chinoises. Cependant, ils n’entament un essor rapide qu’à partir de 1984, avec une expansion accélérée au cours des trois décennies suivantes, à l’exception de la période 1998-2003. L’année 2015 marque un tournant majeur, ouvrant une nouvelle phase de ralentissement marquée par des suppressions de consulats et la création d’un nombre limité de nouveaux postes essentiellement situés sur les Nouvelles Routes de la Soie.

[1] Les données relatives à l’évolution des postes consulaires de Chine proviennent essentiellement des sources suivantes : Xin Zhongguo lingshi shijian 中国领事实践 (Les pratiques consulaires de la Chine nouvelle), Pékin, Shijie zhishi chubanshe, 1991 ; Qiu Riqing et Wang Yujie (dir.), Lingshi fa lun 领事法论 (Du droit consulaire), Shanghai, Shanghai shehui kexueyuan chubanshe, 1996 ; Zhongguo lingshi gongzuo 中国领事工作 (Les affaires consulaires de la Chine), Pékin, Shijie zhishi chubanshe, 2014. vol. 1 ; sites web officielles des consulats de la RPC à l’étranger ; site web officiel du ministère des Affaires étrangères chinois, section « Services à l’étranger » :

< https://www.mfa.gov.cn/web/zwjg_674741/zwsg_674743/yz_674745/ >, consulté le 25 janvier 2025.

[2] Le récit officiel attribue la fermeture du consulat chinois de Tchita (1952) à un manque d’activités.  Le consulat général à Almaty, quant à lui, est fermé à la suite d’une visite d’inspection de Zhang Wentian (1900-1976), ambassadeur de Chine à Moscou, qui s’attache à réduire le nombre d’institutions consulaires chinoises en Union soviétique en vue d’économiser des fonds, cf. Zhang Guangyou, et al. (dir.), Xin Zhongguo waijiao wushi nian 新中国外交五十年 (Les cinquante ans de la diplomatie chinoise), Pékin, Beijing chubanshe, 1999, vol. 2, p. 809 ; Zhang Peisen (dir.), Zhang Wentian nianpu 张闻天年谱 (Chronologie biographique de Zhang Wentian), Pékin, Zhonggong dangshi chubanshe, 2000, vol. 2, p. 928.

[3] En 1959, le consulat chinois à Haiphong est transformé en « relais du ministère chinois des Transports auprès de la RDVN pour les affaires de transport maritime », cf. Peng Deqing (dir.), Zhongguo hanghai shi : xiandai hanghaishi 中国航海史:现代航海史 (L’histoire de la navigation en Chine : l’époque contemportaine), Pékin, Renmin jiaotong chubanshe, 1989, p. 123. Il est significatif de noter que, selon les annales municipales compilées par la ville de Canton, ce même relais résulte plutôt de la transformation d’un bureau de représentation de l’Administration des Transports maritimes de Canton à Haiphong, créé en août 1957. Ces éléments suggèrent une forte implication des autorités locales de Canton dans le service consulaire de Chine à Haiphong. Cf. Guangzhou shizhi 广州市志 (Les annales de la ville de Canton), Canton, Guangzhou chubanshe, 2000, p. 162.

[4] La Syrie et l’Égypte fusionnèrent pendant trois ans de 1958 à 1961 ; l’État de Zanzibar s’unit au Tanganyika en 1964 pour former la Tanzanie.

[5] Li Hai-Bo, « On National Interests First of China’s Consular Protection Since the Foundation of PRC (1949-1977) », in Xueshu tansuo, 2017 (3), p. 23-27.

[6] Ibid.

[7] Dès 1966, le Danemark, la Suisse, la Suède, la Corée du Nord et l’Allemagne de l’Ouest fermèrent leurs consulats en RPC, invoquant des contraintes budgétaires. Vers 1969, la Chine ne comptait plus que cinq consulats étrangers sur son territoire.

[8] Voir Gao Lang, Zhonghua minguo waijiao guanxi zhi yanbian, 1950-1972 中華民國外交關係之演變 (L’évolution des relations diplomatiques de la République de Chine), Taipei, Wunan tushu chuban gongsi, 1993, p. 145.

[9] Ibid., p. 141-146.

[10] En-Mei Wang, « The Republic of China’s Changes of Policy towards Overseas Community Affairs in Japan before and after Its Breaking off Diplomatic Relations with Japan in 1972 », in Guoshiguan guankan, vol. 48, 2016, p. 175-216.

[11] Che-Po Chan et Gavin Drewry, « The 1998 State Council Organizational Streamlining: Personnel reduction and change of government function », Journal of Contemporary China, 2001, vol.10, no 29, p. 553-572 ; Christine Wong, « Rebuilding Government for the 21st Century: Can China Incrementally Reform the Public Sector? », The China Quarterly, 2009, No. 200, p. 929-952.

[12] Entre temps, seul le consulat à Bratislava a été supprimé en 1993, mais en raison de sa transformation en ambassade, à la suite de l’éclatement de la Tchécoslovaquie.

[13] Les Philippines se retirent du projet chinois des Nouvelles Routes de la Soie en 2023.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Zhang Gong (31 mars 2025). L’évolution du réseau consulaire de la République populaire de Chine (1949-2024). Consoli. Consulté le 20 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13lkp


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